
M.A est une jeune fille de 21 ans habitant dans le quartier Nagrin de Ouagadougou. Le seul traumatisme de M.A est l’obtention de son conjoint. En effet, elle est bouleversée par l’annonce de fiançailles ou de mariage de plusieurs filles de son âge du même quartier. « Je voudrais me marier avant elles » nous confie-t-elle avec un air amusant mais qui laisse percevoir une tristesse au fond d’elle.
Comme M.A, elles sont nombreuses les filles en âge de maturité qui peinent à avoir un copain et qui en souffrent énormément. Le cas avait été soulevé par certaines étudiantes en anglais à l’Université de Ouagadougou. Ces dernières se plaignaient du fait que les garçons ne les draguaient pas.
Tête baissée, menton collé à la main, M.A est l’air triste ce 30 décembre. En la regardant on pouvait percevoir un air étrange en elle. Nous nous sommes donc approchés d’elle pour savoir quelle était la cause de sa tristesse.
Au premier abord, elle a voulu nous cacher sa tristesse. Mais face à notre insistance elle a fini par se confier. Nous vous proposons son récit :
« Il y a quelques mois j’étais avec un gars. On vivait un amour parfait. Un jour je lui ai posé la question pour savoir pourquoi il ne mettait pas mes photos sur son statut whatsapp comme le cas de certains de ses amis. Il m’a fait savoir qu’on n’accepte pas mettre en statut celle qu’on aime et veut réellement mariée. En réalité, je le soupçonnais de ne pas être sérieux et d’avoir d’autres copines. Deux jours de cela que mes soupçons sont confirmés. Je me suis rendue compte qu’il entretenait des relations amoureuses avec une autre fille. Comme s’il s’attendait à cela, lorsque je lui ai parlé de ça il a confirmé et me dit que si ça ne me plait pas on peut arrêter. Et c’est ce qui est fait »
M.A est donc sans copain pour ses fêtes de fin d’années qui s’annonçaient bien surtout le 31 décembre où on a l’impression que le monde entier va se soulever. Mais là n’est pas le problème puisque M.A ne croit plus en l’amour. Pour elle, elle est malchanceuse en amour donc elle préfère vivre désormais sans copain. Lorsque nous lui avons demandé si elle ne compte pas avoir un mari dans le futur, ce fut la désolation totale. « Le mariage même est devenu une futilité. Face à ces multiples divorces qui s’annoncent chaque jour qui peut croire encore à ça » nous lâche-t-elle.
Effectivement les divorces sont en hausse ces derniers temps au Burkina. En effet, pour le seul TGI de Ouagadougou on dénombre 1400 divorces par an sans compter les autres TGI du Burkina Faso. Donc il y a raison de s’inquiéter comme M.A.
Soumaïla SAVADOGO,journaliste, blogueur
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